Le canal de Corinthe

Corinthe est une ville d'environ 28 000 habitants. Elle est célèbre pour son canal qui relie la mer Ionienne à la mer Egée. Cette idée de relier les 2 mers est d'ailleurs très ancienne. Dès le VIIème siècle avant JC, les Corinthiens avaient construit une voie pavée : le diolkos, sur laquelle ils transportaient les navires sur des chariots entre le golfe Saronique et le golfe de Corinthe. César, Caligula, Néron, Hadrien, Hérode Atticus songèrent à percer l'isthme. Néron mit le premier le projet à exécution (67 après JC) et inaugura les travaux avec une pelle en or. Vespasien lui envoya de Judée 6.000 prisonniers juifs. Ces travaux ont disparu depuis l'ouverture de la tranchée actuelle, les ingénieurs modernes ayant repris le tracé antique. Le canal a été commencé par les Français. Les travaux durèrent de 1882 à 1893. La tranchée est longue de 6.343 m et large de 23 m. On peut encore voir sur le chemin de halage, les ornières laissées par les patins des chariots avec lesquels on tirait les navires.

Corinthe : le temple d'Apollon

Le temple d'Apollon est sans doute le monument le mieux conservé de l'ancienne ville.
Cité de luxe et de luxure construite sur les pentes d'une colline située à 6km de la ville actuelle, ce grand centre commercial et maritime fut l'une des premières cités colonisatrices. Cette ville à vocation marchande était aussi la cité de Diogène, célèbre philosophe qui vivait dans une grande jarre.
Dédiée à Aphrodite, la déesse de l'amour, Corinthe était très libérale : l'amour vénal y tenait de l'institution, avec la bénédiction des dieux. En effet, les servantes de la déesse Aphrodite se prostituaient sur l' Acrocorinthe au nom de la religion, faisant de Corinthe une des escales les plus attendues des navigateurs. Cette situation déchaîna la fureur de Saint Paul dont on connaît la fameuse épître aux Corinthiens : « On entend dire généralement qu'il y a de l'impudicité telle qu'elle ne se rencontre même pas chez les païens. Ne savez vous pas que celui qui s'attache la prostituée est un seul corps avec elle ».

Mycènes, vestiges légendaires

La légende situe à Mycènes la dynastie des Atrides et la royauté d'Agamemnon. Vu la place qu'elle occupe dans l'épopée grecque, Mycènes était probablement le plus prestigieux des palais mycéniens. La quantité d'or, de bijoux et de masques funéraires retrouvés dans les tombes du cercle A attestent de la prospérité de cette période. Si la cité devait sa richesse au commerce, cette activité fut peut-être également la cause de son déclin car de telles richesses attisèrent les convoitises, rendant ainsi leurs possesseurs vulnérables.

La célèbre porte des lions, qui tient son nom des deux fauves sculptés en relief sur une pierre monolithique de plus de deux tonnes, donnait accès à l'acropole. Les tombes à chambre circulaire, comme celle de Clytemnestre, ont un diamètre de 14,50 m. On y accède par un long couloir (dromos) de 37 m.

Juste après la porte des Lions, accolé à la muraille, on découvre un cercle de dalles verticales enfermant des tombes, appelé par les archéologues "cercle A des tombes royales". Ces tombes sont datées entre 1600 et 1500 avant J-C. Schliemann découvrit en 1876 les ruines de la cité mycénienne lors de fouilles entreprises dans la région : elle comprenait une enceinte cyclopéenne constituée de gros blocs non cimentés (5 à 6 mètres de large), s'élevant à 12m de hauteur et de nombreuses tombes à fosse dont le très riche mobilier témoigne du goût des Mycéniens pour la chasse, le combat et de leur amour de l'or.
Mycènes a suscité plus de légendes que toutes les autres villes grecques. Sa fondation seule en compte trois. Une voulait que Mycènes ait été fondée par les Cyclopes. L'autre voulait que Persée passant dans la plaine, forma une ville là où s'était plantée son épée. Dans la troisième, Persée ayant cueilli un champignon vit de l'eau jaillir à cet endroit. On évoque aussi Mycènes avec Eurysthée, Roi pour lequel Hercule accomplit les douze travaux. Au delà de la légende, l'histoire retiendra que Mycènes fut le berceau de la civilisation grecque. C'est là que vécut Agamemnon, roi de Mycènes et vainqueur des Troyens. Son triomphe fut de courte durée car il fut assassiné le jour de son retour de Troie par son épouse Clytemnestre qui avait pris Egisthe pour amant. La mort d'Agamemnon fut vengée sept ans plus tard par ses enfants Électre et Oreste. Cette histoire n'a cessé d'inspirer tout au long des siècles des écrivains comme Homère, Racine ou Cocteau...

Epidaure et son théâtre

Ce sont les Grecs qui sont à l'origine du genre dramatique. Ils organisaient de grands festivals dramatiques où les poètes rivalisaient entre eux. On trouve dans le sanctuaire d'Epidaure un somptueux théâtre, admirablement conservé qui est l'oeuvre de Polyclète le jeune. Datant du III° siècle avant JC, il pouvait accueillir 12.300 spectateurs et était réputé pour ses dimensions et son acoustique parfaites. Des derniers gradins, on peut entendre une pièce de monnaie qui tombe dans l'orchestra (aire où évoluaient le chœur antique). Le théâtre grec se joue en plein air. Les gradins sont creusés à flanc de colline : c'est le théatron proprement dit, c'est-à-dire le lieu d'où l'on voit. Le spectacle a lieu dans deux endroits distincts : l'orchestra de forme ronde où évolue le choeur ( chants et danses) et le proskénion (proscenium) où jouent les acteurs, devant la skénè qui est le mur de scène (loge des acteurs) sur lequel sont accrochés les décors et derrière lequel se trouvent les coulisses.