L'Acropole

"Au milieu de l'agitation moderne de la ville, s'élève un témoin d'une civilisation lointaine : l'Acropole. Elle n'a plus rien de commun avec le peuple qui vit alentour. Ces ruines se dressent comme une messagère sur le puissant rocher où elles sont restées debout." Ainsi s'exprimait avec une sensation d'émerveillement Roland Martin. De par sa position stratégique, habité depuis l'époque néolithique, le rocher de l'Acropole a été fortifié, aux temps mycéniens, d'un rempart cyclopéen protègeant le palais du roi et appelé mur de Themistocle. L'Acropole est une colline réservée aux dieux, plus particulièrement à la déesse Athéna, protectrice de la cité. On y trouve de nombreux temples reconstruits après la 2ème guerre médique, les Perses ayant détruit les précédents sanctuaires. Les travaux commencèrent en  449 avant JC, quand Périclès fit voter à l'ecclésia le projet de reconstruction d'une véritable ville en marbre pour les dieux. Phidias, grand sculpteur, dirigea les travaux qui durèrent plus de vingt ans. L'entrée du site est formée de diverses constructions en ruines : la porte Beule (du nom de l'archéologue français qui la restaura), construite après la période romaine ;

 le temple d'Athena Nikè, petite construction carrée datant de 424 avant JC ; les Propylées, ensemble de colonnes érigées en 432 avant JC ; le temple d'Artémis. Au milieu se trouvent le Parthénon, construit entre 447 et 438 avant JC, et la Voie Sacrée, chemin aboutissant à l'Érechtéion et emprunté lors de la procession des Panathénées. Au dessus se trouvent Panagia I Spiliotissa, chapelle creusée dans la roche, et en dessous le théâtre de Dionysos.

Le Parthénon

Sans doute l'un des temples plus célèbres monuments du monde, le Parthénon abritait la statue d'Athéna, faite d'or et d'ivoire. Celle-ci mesurait 16 mètres, et était anamorphosée (la tête était proportionnellement plus grande que les pieds). Dans ce monument, consacré à Athéna Parthénos ("Vierge") étaient également gardés les trésors de la déesse. La première pierre du Parthénon fut posée en 447 avant JC, et les travaux s'achevèrent 9 ans plus tard. De grands artistes de l'époque participèrent à sa construction, tels Ictinos ou le sculpteur Phidias. Le Parthénon est un temple de style dorique. De nos jours le Parthénon est en très mauvais état. En effet, le 26 septembre 1687, les Turcs, assiégés, se retirèrent sur l'Acropole. Leurs assaillants, les Vénitiens, leurs tirèrent alors dessus, faisant exploser par la même occasion la poudre entreposée là... Les archéologues anglais ont également lourdement amputé le monument, lors de fouilles (fin XIX° et début XX° siècle), en emportant "chez eux" des morceaux de l'édifice. C'est ainsi que des marbres de temple athénien du V° siècle avant JC trônent au British Museum de Londres !

L'Erechthéion

C'est un des rares temples grecs en forme de croix où se trouvent la marque du trident de Poséidon et l'olivier sacré d'Athéna. La construction de l'Erechthéion a débuté après celle du Parthénon (420 avant JC) pour se terminer en 407, soit treize ans plus tard ! On dit que c'est dans ce sanctuaire qu'était gardée la plus ancienne représentation d'Athéna, le xoanon. Les six caryatides, statues de marbre de forme humaine, faisaient office de piliers. Ce sont en fait des copies car cinq des originaux sont exposés dans le musée de l'Acropole. Quant au sixème, il  a été emporté par Lord Elgin en Angleterre.

Les Propylées

Porte d'entrée du sanctuaire, les Propylées sont hexastyles, c'est-à-dire que ce temple possédait six colonnes en façade. Construit entre 437 et 432 avant JC, il mesurait 18 mètres de large sur 25 de long. On remarquera la présence de deux ordres dans sa composition : dorique à l'extérieur et ionique dans le passage central. Les fidèles, lorsqu'ils débouchaient sur la zone du sanctuaire, trouvaient devant eux la statue colossale de Athena Promachos, et sur leur droite le Parthénon.

Le temple d'Athéna Nikè

Cet édifice, comme son nom l'indique, est dédié à la déesse Athéna, "Nikè" signifiant en ancien grec "la victoire". Il a été commencé entre 435 et 432 avant JC. Les frises de ce temple représentent notamment la victoire des Athéniens sur les Perses lors des guerres médiques (à l'est du temple), ainsi que les dieux fêtants cet évènement (partie nord). C'est un très bel exemple de l'architecture ionique. On remarquera les fûts crénelés des colonnes surmontées d'un chapiteau ionique, lequel se caractérise par une corbeille en forme de double volute.

Le théâtre Dionysos

Situé sur le versant sud de l'Acropole, il faisait partie du sanctuaire de Dionysos Eleuthère. Par le portique d'Eumène, d'époque hellénistique, le théâtre communiquait avec l'Odéon d'Hérode Atticus (II° siècle après JC) qui sert actuellement de cadre au Festival d'Athènes. Construit en demi-cercle, il s’adossait à la pente d’une colline, où se formait un auditorium naturel. Il se composait de trois parties : 1) L’enceinte (koîlon), gradins où se situaient les spectateurs. Elle occupait plus de la moitié d’un cercle et était fermée par un mur extérieur (analemma). 2) L’orkhêstra (partie la plus ancienne), espace circulaire d'un diamètre d’environ 20 mètres au centre duquel se trouve l’autel de Dionysos (thymelê) où évolue le chœur. 3) La scène (skênê), plate-forme élevée de un à deux mètres, soutenue du côté des spectateurs par un mur supportant les décors, et sur lequel évoluent les acteurs (proskénion).